surfaces

Première surface : l’extension cartésienne (Télécharger le pdf)

Me voilà installé à mon bureau, exactement comme le fit Descartes en son temps. Un petit radiateur électrique est posé là, mais il est éteint, et ma main n’est caressée que par la chaleur de mon ordinateur qui ronronne, et la rugosité ordonnée de son clavier. J’ai les yeux bien ouverts, et tandis que les volets clos laissent les choses téter cette lueur, mes yeux courent entre les tâches colorées. Qu’ont en commun pour mon regard, toutes ces choses qui me questionnent maintenant ? Ce sont des surfaces. (continuer la lecture de l’extrait)

Deuxième surface : deux philosophèmes dialogiques (Télécharger le pdf)

Tout commence comme toujours par deux philosophèmes contradictoires, qu’un succès plus de deux fois millénaire a hissés au rang de lieux communs. Selon ces philosophèmes, (i) (la couleur étant indivisible) les œuvres de l’esprit se multiplient en se partageant, tandis que (ii) les choses matérielles se divisent en se multipliant. Platon s’en tiendra à ces deux formes pures, ces deux images renversées. Aussi, quand se présentera à lui la question des honneurs, qui occupent tendanciellement une sorte de milieu entre spiritualité et argent, entre matérialité et immatérialité, Platon n’hésitera pas à asseoir les mesures politiques qui rangeront — on peut dire d’autorité — les honneurs du côté des choses immatérielles. Sous quelle modalité en effet, les honneurs pourraient-elles ressurgir comme surfaces, puisque la synthèse ainsi supposée engagerait la nécessité d’une conception intégralement contradictoire ? (continuer la lecture de l’extrait)

Troisième surface : la transparence (Télécharger le pdf)

Les concepts les plus abstraits émanent du monde sensible. Ils n’en sont que de pâles reflets, ou plutôt des reflets rendus pâles : cette dernière torsade, nullement inédite, est toutefois sans cesse remise sur l’ouvrage par ceux nous réclamant de nouvelles preuves. Les surfaces érigées en images fondamentales ne sont en conséquence pas un coup mortel porté à cet idéalisme, mais le lieu d’une nouvelle problématisation : Qu’est-ce qu’un concept pour la sensibilité ? Que lui apporte et que lui retire le langage ? Qu’engage de vouloir dire ce qu’on a vu ? (continuer la lecture de l’extrait)

Quatrième surface : torsade, torsadeur, précurseur et précurseur sombre (Télécharger le pdf)

Il s’est produit, tandis que nous analysions la phénoménalité des surfaces, un achoppement avec le langage signalé par l’hypothèse que c’est un chiasme que noue discrètement la surface, affirmation que je voudrais d’abord appuyer puis considérablement modérer. Il restera néanmoins vrai que l’apparition d’une forme chiasmatique au cœur du continuum que constituent les surfaces coïncide avec un certain degré d’intervention du langage que nous pouvons sommairement appeler la phase de conception. Ce que désignent les concepts, la conception est en charge de le définir, et partant, d’établir la nature des relations que peuvent entretenir ces concepts entre eux. Par exemple, si je devais définir un lapin et une musaraigne, sans doute serai-je tenté de les qualifier respectivement de grandes et petites oreilles. C’est encore de cette manière qu’on s’apercevra que la surface stricto sensu favorise un mouvement conduisant l’indivisibilité du visible à se renverser en une invisibilité du divisible par une relation de contrariété coulée dans un chiasme. (continuer la lecture de l’extrait)

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